À partir d’une enquête inédite, nous avons mis en évidence que des milliers de Français·es de confession musulmane avaient décidé de quitter notre pays, notamment pour mettre à distance l’islamophobie qu’ils et elles subissent[1]. Ces résultats interpellent quant à la capacité de la France à lutter contre les différentes formes de racisme et témoignent des conséquences dramatiques de cette absence de volonté : convaincu·es que la situation ne peut plus s’améliorer, certain·es de nos compatriotes quittent la France pour se prémunir d’un climat devenu étouffant. Ayant connu une certaine visibilité médiatique, notre livre a également suscité au moment de sa sortie des réactions outrées de la part d’éditorialistes (et quelques universitaires) de droite et d’extrême-droite. Des articles critiques ont été consacrés à notre livre dans Le Point, Marianne, Valeurs Actuelles mais aussi sur les réseaux sociaux[2]. Outre les attaques ad hominem à caractère parfois diffamatoires ou les critiques sibyllines de personnes n’ayant pas lu le livre mais pointant son « anglo-saxonie woke[3] », certain·es ont remis en cause la méthodologie de notre enquête. Si celle-ci présente certaines limites que nous reconnaissons, il nous semble important à l’heure de la réédition du livre d’en rappeler les fondements, et de souligner ce faisant que nos résultats sont solides. Leur remise en cause témoigne alors d’une volonté de ne pas savoir, de ne pas reconnaître l’ampleur et les incidences de l’islamophobie qui ronge la société française.
Une diffusion de l’enquête facilitée par certains relais
L’enquête s’appuie sur un questionnaire, complété par 1070 personnes, et sur 139 entretiens semi-directifs (complétés par 5 nouveaux entretiens dans sa réédition en poche en avril dernier). C’est notamment le volet quantitatif qui a été attaqué. On nous a en particulier reproché les modalités de diffusion du questionnaire, qui auraient contribué à orienter le profil des répondant·es et donc les réponses que nous avons pu obtenir. Le questionnaire, présenté comme un appel à témoignage, a été diffusé comme billet de blog sur Mediapart, afin de lui donner la visibilité[4] dont nous avions besoin pour mener l’enquête. Il a également – et c’est notamment sur ce point que porte la critique – été relayé sur X (Twitter à l’époque), par des personnalités musulmanes, notamment Marwan Muhammad, ancien porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), et dans une moindre mesure par le site d’information Al Kanz. Dans les deux cas il s’agit indéniablement de personnalités situées, militantes, en particulier contre l’islamophobie. De fait, ce relais a permis d’augmenter significativement notre taux de réponse – pour atteindre des seuils permettant un véritable traitement statistique. Sans lui, il est assez probable que nous aurions recueilli beaucoup moins de réponses, et des réponses moins diversifiées, notamment d’un point de vue géographique. Il s’agissait d’un enjeu important dans la mesure où on ne dispose à ce jour d’aucune enquête ou information quantitative sur les trajectoires d’expatriation des groupes ou personnes minorisées – religieuses ou ethno-raciales[5] –, notre recherche présentant une dimension exploratoire à cet égard.
Au regard de ces relais, est-ce à dire que l’ensemble des répondant·es étaient proches du CCIF ou des mondes militants contre l’islamophobie, ainsi qu’on nous l’a reproché ? Si nous ne demandions pas comment les personnes avaient eu connaissance de l’enquête, notre questionnaire a circulé bien au-delà de ces cercles militants. Dans les entretiens qualitatifs en particulier, nous demandions systématiquement comment les personnes avaient eu connaissance de l’enquête. Peu ont mentionné Twitter – qui, on le sait, ne touche qu’un public très particulier – ou même ces personnalités musulmanes. Nombreuses sont celles qui, en revanche, ont évoqué des boucles WhatsApp, du bouche-à-oreille, des groupes Facebook de Français·es musulman·es expatrié·es dans tel ou tel pays. Si ces relais ont contribué à visibiliser l’enquête, ils ne l’ont pas drastiquement restreinte, lui permettant de toucher d’autres cercles, bien au-delà de ceux auxquels nous avions accès par nos propres cercles sociaux. Le principal biais de l’enquête est que cette dernière a touché principalement des personnes fortement diplômées – 54% des répondant·es au questionnaire détiennent un bac +5 ou plus. On peut donc parler d’un échantillon non représentatif de la population française musulmane, mais qui indique surtout que l’expatriation est plus aisée pour les classes supérieures. Les réponses obtenues témoignent malgré tout de la diversité des profils.
Des « intégristes qui fuient la laïcité à la française » ?
Compte-tenu de la diffusion biaisée de notre questionnaire, nous n’aurions, nous dit-on, recueilli les réponses que de personnes militantes, ou « d’intégristes » qui n’accepteraient pas la « laïcité à la française », et auraient quitté le pays pour cette raison. Bon débarras en somme ! Outre que l’exil de militant·es ou même de personnes religieusement orthodoxes ou littéralistes pourrait malgré tout interroger, ce n’est clairement pas le profil majoritaire des personnes que nous avons rencontrées. Il ressort de notre enquête une vraie hétérogénéité du rapport au politique et à la religion des répondant·es.
Concernant le rapport au politique, on est très loin d’avoir affaire à des militant·es. 44% ne se situent ni à droite ni à gauche de l’échiquier politique, 36% à gauche, 11% au centre, 8% à droite. Si cela ne saurait surprendre au regard du capital scolaire et économique de nos répondant·es, ils et elles se situent bien moins à gauche que la moyenne des français·es musulman·es, ou des minorités descendantes d’immigration postcoloniale, dont on sait qu’elles sont largement orientées à gauche en France[6]. De plus, dans des proportions conformes aux enquêtes quantitatives menées à l’issue du scrutin présidentiel de 2017[7], quelques personnes rencontrées en entretien affirment avoir voté pour Emmanuel Macron aux élections présidentielles de 2017. En termes d’engagement, si certain·es mentionnent le CCIF ou d’autres associations de lutte contre l’islamophobie dans les entretiens, il s’agit plutôt d’exceptions. Certaines personnes ont eu recours au CCIF dans un souci de médiation, après avoir subi des discriminations illégales au regard du droit français, mais très peu en ont été membres. Les personnes rencontrées entretiennent un rapport positif mais distant à ces organisations, avec lesquelles elles n’ont pour la plupart jamais eu affaire. Plus largement, peu des personnes rencontrées déclarent un engagement associatif, partisan ou militant. On est donc loin du profil du militant radicalisé anti-républicain. Il ressort néanmoins des entretien une propension à politiser sa condition de personne minorisée musulmane. Cette propension a pu être appréhendée, lors des entretiens à travers le recours, ou non, à des concepts comme « micro-agressions », « altérisation », « racisme systémique ». Si ces termes apparaissent peu utilisés, « islamophobie », par contre, a été utilisé par une immense majorité des personnes rencontrées en entretien.
Concernant le rapport à la religion, les enquêté·es accordent dans l’ensemble une place importante à l’islam dans leur vie quotidienne. Il s’agit d’une facette primordiale de leur identité, bien davantage que dans l’enquête Trajectoires et Origines (TeO) de l’INED : 74% de nos enquêté·es indiquent que la religion est un vecteur d’identification, pour 30% des répondant·es musulman·es de l’enquête TeO. Ces personnes sont non seulement croyantes, mais souvent diversement pratiquantes (nourriture halal, ramadan, prières parfois, spiritualité très souvent alimentée par des lectures personnelles). Cette religiosité importante en fait-elle des « intégristes » ? Dur à dire, cette catégorie ayant peu de validité scientifique, servant davantage à disqualifier qu’à analyser. Si l’on entend par là un rapport particulièrement littéraliste ou orthodoxe à l’islam, cela concerne une partie des répondant·es, mais assurément pas la majorité. On peut rappeler par exemple que la moitié des répondantes à l’enquête quantitative déclare ne pas porter de foulard (ce qui ne signifie pas qu’en porter serait synonyme d’intégrisme, bien que ce soit souvent ce que considèrent nos critiques). De fait, la majorité des répondant·es n’a pas souhaité « partir en terre d’islam » – c’est le cas de 23% d’entre eux et elles – mais davantage connaître une progression de carrière plus aisée (41%), privilégiant une expatriation dans d’autres pays du Nord.
Un phénomène significatif, difficile à quantifier
Une autre critique concerne notre capacité à quantifier le phénomène étudié. Les musulman·es qui quittent la France sont-ils et elles des milliers ? Des dizaines de milliers ? En quoi les personnes qui sont parties sont-elles représentatives d’un groupe plus large ? Il faut tout d’abord souligner que l’enjeu n’est pas de mesurer l’ampleur du phénomène. Le fait même que le racisme et les discriminations poussent des Français·es à s’installer à l’étranger, quel que soit leur nombre, mérite d’être documenté. Le fait est que des personnes qui ne se connaissent pas, installées aux quatre coins du monde et originaires de partout en France, ont partagé en entretien des récits similaires. Autrement dit, ces personnes partagent une expérience sociale. C’est cette expérience qui justifie l’étude menée. À cet égard, si notre enquête est la première à comporter une dimension quantitative, elle s’inscrit dans le sillon tracé par d’autres chercheurs et chercheuses qui, avant nous, avaient commencé à objectiver ce phénomène.
Il est néanmoins légitime de s’interroger sur les formes que prend le phénomène et il ne fait aucun doute qu’il dépasse le cercle de celles et ceux qui ont répondu au questionnaire. Depuis la publication du livre, nous avons reçu des dizaines de messages de personnes se déclarant dans la même situation et prêtes à être interviewées. Au-delà, il existe de nombreux groupes de français·es musulman·es expatrié·es (des groupes WhatsApp ou Facebook en Angleterre, aux États-Unis ou au Canada par exemple), et nous sommes loin d’avoir interrogé l’intégralité de leurs membres. Ainsi, le groupe Facebook « Expatriés musulmans francophones au Royaume-Uni » – s’il ne rassemble certainement pas uniquement des résidents de ce pays, compte 3.700 membres. Celui de la ville de Manchester – bien qu’il y ait certainement des doublons – 1100 membres. En outre, des individus bien moins qualifiés et moins dotés en capital culturel sont passés en-dessous de notre radar. Ce sont, par exemple, ces jeunes Français.es qui portent un foulard et occupent des emplois précaires dans les services et la restauration.
En l’absence de données sur le profil confessionnel de l’ensemble de la population française expatriée, il est impossible de savoir avec précision combien de personnes de confession musulmane sont aujourd’hui dans la même situation que celles que nous avons rencontrées. On peut néanmoins faire l’hypothèse que les Français·es de confession musulmane qui vivent à l’étranger sont aujourd’hui des dizaines de milliers. Mais, au regard du niveau élevé de diplôme des répondant·es, cela pourrait n’être que la conséquence logique de leur ascension sociale : comme les autres diplômé·es – en particulier en commerce, finance ou ingénierie, surreprésenté·es dans notre échantillon –, ils et elles tentent leur chance à l’étranger. Sauf qu’un des enseignements majeurs de notre enquête est que, pour la majorité des répondant·es, le départ à l’étranger est sous certains aspects plutôt contraint. S’ils et elles mentionnent la volonté de progresser professionnellement (40%) ou de connaître un meilleur niveau de vie (41%), voire de bénéficier d’un « régime fiscal plus favorable » (5%), ces raisons sont bien moins fréquemment citées que la mise à distance des discriminations (71%) ou la possibilité de vivre sa religion sereinement (64%). Le contraste est patent avec les données produites par les services consulaires sur les motivations du départ de l’ensemble des Français·es de l’étranger (la dernière enquête date de 2013)[8]. La première raison d’expatriation exprimée est la recherche d’expériences professionnelles nouvelles (42%), suivie par la découverte de pays nouveaux et l’enrichissement culturel (36%). Mettre à distance les discriminations et la possibilité de vivre sereinement sa religion n’étaient pas proposées dans cette enquête-là. Sans doute ces deux items peuvent-ils être recouverts par la découverte de pays nouveaux, d’autres raisons ou encore le suivi d’un·e conjoint·e (27%). On voit bien néanmoins combien les personnes de confession musulmane que nous avons rencontrées ne sont pas des « Français·es de l’étranger » expatrié·es comme les autres.
La fuite d’une élite minoritaire face à une islamophobie grandissante
Par la présentation et la construction du questionnaire et des grilles d’entretien, nous avons veillé à ne pas présumer que la mise à distance des discriminations serait première dans le choix du départ pour l’étranger. Ainsi, dans la rubrique sur les « motivations », on pouvait cocher quatorze raisons, et seules trois sur les quatorze étaient directement ou indirectement liées à l’expérience du racisme en France. Onze sur quatorze pouvaient être cochées par n’importe quel individu français non issu de l’immigration post-coloniale, à l’image de « pour voyager, partir à l’aventure », « pour bénéficier d’un meilleur niveau de vie » ou encore « pour profiter de conditions climatiques plus agréables ». En outre, ces questions arrivaient tout à la fin du questionnaire et, lors des entretiens, nous demandions de façon très ouverte et avec des propositions de réponses variées pourquoi les personnes avaient décidé de partir. Malgré ces précautions, ce sont les raisons liées au racisme et aux discriminations qui ont été de loin les plus invoquées comme motivations au départ (voir tableau 1, p. 40), associées à la mise à distance d’une forme « d’islamophobie d’atmosphère » relayée par les réseaux sociaux, les chaînes d’informations en continu ou les responsables politiques.
On peut certes faire l’hypothèse que les personnes qui ont répondu à notre enquête sont davantage marquées par les discriminations qu’elles ont subies que la moyenne des français·es musulman·es expatrié·es[9], la réponse à nos questions pouvant constituer – ainsi qu’on nous l’a parfois avancé – une forme d’exutoire, un recours à la voice après l’exit[10], en quelque sorte. C’est ce qu’exprime, par effet de contraste, Salman, ingénieur aéronautique à Bristol et qui dit n’avoir jamais souffert de discriminations directes en France. Pour lui, il importait de prendre part à l’enquête précisément pour cette raison :
« Je pense que c’est aussi pour ça que je me suis dit que j’allais répondre. Là, j’ai plein de potes qui ont eu ce genre d’expérience, mais moi, pas du tout. Moi, je sais pas si j’ai de la chance, mais je touche du bois. […] En gros, tu vas jamais envoyer une lettre à un supermarché en disant « votre service est vraiment génial ». Tu vas exprimer une opinion à travers ce genre d’étude si t’as un problème, en fait, si quelque chose ne va pas (E96). »
Notre enquête est une première étape dans l’objectivation d’un phénomène qui passait jusqu’alors sous les radars, d’où l’abasourdissement de certains politiques ou médias à la découverte de notre travail, ce qui illustre, en creux, un fossé important entre les élites françaises et la population française, dont nos enquêté·es sont issu·es. On peut évidemment souhaiter la conduite d’enquêtes encore plus systématiques, qui permettront en particulier de quantifier précisément le phénomène. Les institutions de recherche seraient bien placées pour inviter au lancement de tels projets, qui supposeraient de fait des moyens importants, dont nous n’avons pu bénéficier. C’est bien le principe de toute recherche que d’appeler à être reproduite et complétée. Outre sa reproduction à plus grande échelle, nous appelons de nos vœux des études qui permettraient d’objectiver l’accélération ou non du phénomène et de suivre les enquêté·es dans le temps (étude longitudinale) pour mettre à jour des trajectoires de retour, d’installation définitive ou de mobilité internationale vers d’autres pays. En exposant en toute transparence notre méthodologie, nous permettons à quiconque voudra s’en donner les moyens scientifiques de mettre nos résultats à l’épreuve. Des collègues en sciences humaines et sociales ont d’ailleurs eu l’occasion de pointer les angles morts de notre étude, de suggérer des prolongements mais aussi de dialoguer avec elle. Inutile de rappeler que c’est ainsi que la recherche scientifique avance : par contributions successives. On peut espérer en outre que notre enquête aura contribué à légitimer cet enjeu, favorisant son appropriation – et son financement – y compris par des chercheurs et chercheuses descendantes de l’immigration post-coloniale pour qui les procès en illégitimité sont encore plus fréquents. Dans le contexte actuel, où l’on empêche purement et simplement la production de connaissances scientifiques sur des phénomènes sociaux qui dérangent, il apparaît quoi qu’il en soit crucial de permettre à de telles recherches d’être menées.
*****
Pour conclure, cette enquête établit que des personnes françaises de confession ou de culture musulmane, souvent hautement qualifiées, quittent la France en réponse aux discriminations qu’elles rencontrent et d’une atmosphère qu’elles estiment étouffante. Dans l’ensemble, les personnes rencontrées ne sont pas porteuses de « revendications identitaires ». Elles ne cherchent pas à « remettre en cause la laïcité à la française », demeurant attachées à la loi de 1905 et à la neutralité de l’État. Ces personnes demandent d’abord à être traitées à égalité des autres citoyens et citoyennes, quelles que soient leur religion ou leurs origines, et qu’on cesse de polémiquer sur l’islam afin de leur permettre de vivre la vie tranquille à laquelle elles aspirent. Résignées quant à la capacité de notre pays à tenir sa promesse républicaine, ces personnes ont préféré le quitter.
[1] Olivier Esteves, Alice Picard, Julien Talpin, La France tu l’aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane, Paris, Seuil, 2024. Cécile Rodrigues, ingénieure d’études CNRS en méthodes quantitatives au Ceraps, a contribué à la construction de l’enquête statistique qui a alimenté ce livre.
[2] Voir par exemple https://www.lepoint.fr/debats/quand-la-sociologie-cede-a-l-ideologie-31-05-2024-2561666_2.php ; https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/la-france-tu-l-aimes-mais-tu-la-quittes-le-livre-au-service-de-la-strategie-victimaire-islamiste
[3] Le Point, 03.05.2024
[4] « Appel à témoins : ces musulman·e·s de France qui partent travailler ailleurs », billet de blog, Mediapart, 21 avril 2021.
[5] Il existe, en revanche, un corpus non négligeable de recherches qualitatives dont l’accumulation corrobore l’existence indéniable d’un phénomène social qui mérite d’être documenté. Cf. notamment à cet égard Shirin Shahrokni, « The transnational career aspirations of France’s high-achieving second-generation Maghrebi migrants », Journal of Ethnic and Migration Studies, vol. 45, n°2, pp. 435-454 ; Jaafar Alloul, « Leaving Europe, Aspiring Access: Racial Capital and Its Spatial Discontents among the Euro-Maghrebi Minority », Journal of Immigrant & Refugee Studies, 2020, vol. 18, n°3, pp. 313-325 ; Jérémy Mandin, « Aspirations and Hope Distribution in the Emigration of Maghrebi Europeans in Montreal », 2020, Journal of Immigrant & Refugee Studies, 2020, vol. 18, n°3, pp. 300-312 ; Antoine Mazot-Oudin, Chedly Belkhodja & Mireille Paquet, « « Rejeter la France » en immigrant au Québec ? », Hommes & migrations, 2024, vol. 1345, en ligne : https://journals.openedition.org/hommesmigrations/17492 ; Chadia Arab & Nasima Moujoud, « Loin de la France, loin d’être un problème : des binationaux franco-marocains à Dubaï », Migrations Société, 2024, vol. 4, n°198, pp. 83-98 ; Hélène Quashie, « Ce que les trajectoires diasporiques vers les pays du Sud disent des conditions minoritaires racisées », Migrations Société, 2024, vol. 4, n°198, pp. 17-27
[6] Voir Vincent Tiberj, Patrick Simon, « La fabrique du citoyen : origines et rapport au politique en France », dans Cris Beauchemin, Christelle Hamel, Patrick Simon, Trajectoires et origines. Enquête sur la diversité des populations en France, Paris, Ined Éditions, 2016, p. 501-529
[7] Blandine Chelini-Pont montre que 2017 a marqué une diversification du vote musulman. 24% des votant·es musulman·es ont donné leur suffrage à Emmanuel Macron. Cf. Blandine Chélini-Pont, « Le vote des musulmans en France (2002-2022) : de l’électorat captif à l’électorat capté ? », Revue du droit des religions, 2023, vol. 16, n°16, pp. 83-104.
[8] Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE), « Enquête sur l’expatriation des Français », Ministère des Affaires étrangères, 2013.
[9] Les répondant·es déclarent davantage de discriminations au cours des 5 dernières années – c’est le cas de 9 enquêté·es sur 10 – que dans le cadre de l’enquête TeO. À noter que celle-ci s’est déroulée en 2008-2009, bien avant 2015 qui constitue un tournant contribuant à une intensification des discriminations islamophobes.
[10] Albert O. Hirschman, Exit, Voice, and Loyalty: Responses to Decline in Firms, Organizations, and States, Harvard University Press, Cambridge MA, 1970.