Fin octobre 2020, au Chili, les chiffres du ministère de la santé indiquaient 18 690 décès dus au Covid-19, soit 60 pour 100000 habitant·es. Dans la capitale, le taux de mortalité était toutefois beaucoup plus élevé, avec 12 563 décès dus au Covid-19, soit 105 pour 100000 habitant·es1. Si la ville de Santiago du Chili était un pays, elle se situerait au deuxième rang mondial pour son taux de mortalité, selon le classement de l’université John Hopkins (USA).

L’échec du gouvernement chilien à contenir l’épidémie qu’illustre ces chiffres trouve son origine dans les mêmes phénomènes que ceux qui ont provoqué des manifestations massives à la fin de l’année 2019 : les inégalités sociales et économiques, le manque de représentativité des institutions et l’aveuglement chronique des dirigeant·es politiques. Pour le montrer, Camilio Garcia-Cisterna2 s’appuie sur les données publiques, produites par l’Etat chilien et portant sur ce périmètre urbain du Grand Santiago3, une agglomération de communes au sein de la Région Métropolitaine, à la fois l’épicentre de l’épidémie au Chili et l’endroit où l’effet des déterminants sociaux dans sa propagation a sans doute été le plus facile à observer.

Traduit de l’espagnol par Noé le Blanc

La pandémie de Covid-19 a d’abord été « importée » dans le pays par des personnes de classe aisée rentrant de vacances passées à l’étranger, notamment dans des pays européens très touchés par la pandémie comme l’Italie, la France ou l’Espagne. A Santiago, ces personnes se concentrent dans une poignée de communes, où elles résident, travaillent et font leurs achats. Le virus s’est donc d’abord transmis dans les communes les plus riches du pays, où le nombre de cas positifs a rapidement augmenté à partir du mois de mars 2020. Face à cette crise sanitaire, et contre l’avis des experts en épidémiologie, le gouvernement du président Sebastian Piñera a d’abord essayé de contrôler la propagation de l’épidémie en limitant les restrictions de déplacement aux communes les plus touchées par le virus. Le 25 mars 2020, le ministère de la santé a ainsi annoncé le confinement obligatoire de 7 communes4 dans le nord-est de la Région Métropolitaine de Santiago. Toutes les activités commerciales en dehors des services essentiels ont été suspendues et une autorisation spéciale de déplacement délivrée par la police a été rendue obligatoire. Pourtant, l’épidémie a continué de se propager rapidement, notamment à cause de l’existence d’une importante « population flottante » dans les communes confinées. En effet, du fait de la concentration des emplois et des services dans les quartiers les plus riches, bien souvent au détriment des quartiers moins favorisés, les communes qui abritent la plupart des personnes à haut revenu accueillent un grand nombre de travailleur·euses et de visiteur·euses venu·es d’ailleurs. Comme l’indique le tableau 1, dans six des sept communes confinées, la population flottante représente plus de la moitié de la population totale, et les trois quarts dans deux d’entre elles.

Tableau 1 – Population flottante des 7 communes confinées le 25 mars 2020

Commune Population résidente Population flottante Population totale Population flottante en % de la population totale
Independencia 100.281 118.474 218.755 54%
Las Condes 294.838 420.383 715.221 59%
Lo Barnechea 105.833 21.916 127.749 17%
Ñuñoa 208.237 222.752 430.989 52%
Providencia 142.079 442.311 584.390 76%
Santiago 404.495 1.166.406 1.570.901 74%
Vitacura 85.384 117.242 202.626 58%

 

Note : produit par l’auteur à partir des données du projet Ville pour tous (Ciudad Con Todos) de l’Association des développeurs immobiliers (Asociación de Desarrolladores Inmobiliarios) et du Centre de politiques publiques (Centro de Políticas Públicas) de l’université Catholique du Chili (2020)

Cette population flottante est constituée très largement de travailleur·euses essentiel·les, dont le confinement n’a pas suspendu les activités, mais aussi de travailleur·euses informel·les, qui disposent de revenus faibles et irréguliers et ne bénéficient d’aucune protection sociale, notamment d’aucune assurance chômage. En 2017, d’après le Ministère du développement social et de la famille (Ministerio de Desarrollo Social y Familia), les travailleur·euses du secteur informel représentaient un quart de la population active. Parmi ces travailleur·euses, il semble que les employées de maison aient tout particulièrement facilité la circulation du virus. Selon l’Enquête sur la situation socio-économique des ménages (Caracterización Socioeconómica de Hogares, CASEN) de 2017, 7.9% des salariées au Chili travaillent chez des particuliers comme employées de maison, et on en dénombre 136 000 dans le Grand Santiago. Leurs conditions de travail les rendent particulièrement vulnérables à une contamination par le virus, puisqu’elles doivent partager des espaces clos avec des personnes potentiellement contagieuses pendant de longues périodes. Ces employées font quotidiennement l’aller-retour entre les quartiers populaires où elles habitent et les quartiers chics du nord-est où elles travaillent. Pour ce faire, elles empruntent en grande majorité les transports publics, dont les lignes (bus et métro) sont complètement saturées aux heures de pointe. Bref, en situation de pandémie, les employées de maison courent le risque d’être contaminées sur leur lieu de travail, puis de contaminer à leur tour les usagèr·es des transports en commun, les membres de leur foyer et les autres résident·es des quartiers populaires.

Pourtant, dans un premier temps, le gouvernement n’a pris aucune mesure pour soutenir financièrement les travailleur·euses informel·les, contrairement aux salarié·es déclaré·es. En effet, dès le 6 avril, face à la menace de licenciements en chaîne du fait du ralentissement économique, le gouvernement a promulgué une loi5 qui prévoyait de ponctionner les fonds de l’assurance chômage pour assurer le versement de compensations aux salarié·es dont l’entreprise avait cessé ou suspendu son activité, ou bien avait procédé à une réduction d’effectifs. Les pertes de salaire occasionnées par la crise sanitaire ont donc été compensées en puisant dans les cotisations des salarié·es. Mais par ailleurs, cette mesure n’a en rien protégé les travailleur·euses informel·les, qui ont dû arbitrer entre respect des mesures de confinement et perte sèche de revenus. En résumé, les caractéristiques du marché du travail chilien ainsi que la ségrégation territoriale dans le Grand Santiago expliquent que les mesures prises lors du premier confinement n’aient permis de limiter que très partiellement la circulation de la population, et donc celle du virus.

Bien que 69% des Chilien·nes se soient déclaré.es en faveur d’un confinement national de 15 jours (Cadem, 2020), le gouvernement a poursuivi sa stratégie de confinement « dynamique » jusqu’à la mi-mai.6 Le confinement était qualifié de « dynamique » car il était évolutif : les communes pouvaient être confinées ou déconfinées en fonction d’un certain nombre de critères sanitaires. C’est seulement à partir du 15 mai, soit très tardivement, qu’un confinement complet a été mis en place dans le Grand Santiago et dans quelques communes limitrophes, en conséquence du nombre élevé de cas positifs et des pressions exercées sur le gouvernement, notamment par le Conseil supérieur de la médecine chilien (Colegio Médico de Chile). Il faut souligner que les syndicats patronaux, tels que la Confédération de la production et du commerce (Confederación de la Producción y el Comercio, CPC)7 et la Société de développement manufacturier (Sociedad de Fomento Fabril, SOFOFA)”””8″ On ne peut pas espérer identifier un marqueur unique qui permette d’y revenir. Il faut une évaluation quasiment hebdomadaire, quotidienne. Le retour à la normale doit se décider au cas par cas pour chaque usine, et le pire que l’on puisse faire est d’édicter des règles générales, alors que chaque opération, chaque usine est différente. » L’expression de « nouvelle normalité » a été forgée par le gouvernement Piñera pour appuyer la reprise des activités commerciales au mois d’avril, plusieurs mois avant que l’épidémie soit sous contrôle.”], se sont opposées de bout en bout à un confinement total.

Des taux de contamination socialement différenciés

Si le SARS-Cov2 a été importé par des citoyen·nes aisées résidant dans des quartiers où il est possible de maintenir une distanciation physique, y compris à l’intérieur des logements eux-mêmes, ce sont les communes les plus populaires qui ont été le plus touchées par l’épidémie.

Figure 1- Garcia-Figure-1

Note : produit par l’auteur à partir des données de la Banque Centrale du Chili, du recensement de 2017 et de l’enquête CASEN 2017

Figure 2 Garcia-Fig-2

Note : produit par l’auteur à partir des données du ministère de la santé

Comme l’indique une comparaison des figures 1 et 2, les taux de contamination les plus élevés s’observent dans les communes où le revenu par habitant·e est le plus bas. Dans le Grand Santiago, aucune commune riche ne figure parmi celles qui ont enregistré un taux de mortalité en excès9 parmi les plus élevés, contrairement à San Ramón, La Pintana y Cerro Navia, les communes les plus pauvres de la ville. L’épidémie a donc eu un impact fortement différencié géographiquement et socialement.

C’est notamment la forte proportion de logements surpeuplés qui a facilité la propagation du virus dans les quartiers populaires. L’enquête CASEN 2017 définit comme surpeuplé un logement qui abrite plus de 2.5 personnes par pièce. Comme l’indique la figure 3, les communes les plus populaires du nord-ouest et du sud sont celles qui comptent la plus grande proportion de logements surpeuplés.

Le gouvernement a bien mis en place un système de « résidences sanitaires » pour accueillir les personnes qui n’avaient pas la possibilité de se confiner chez elles, mais cette mesure n’a pas permis de contrôler la propagation du virus par des personnes asymptomatiques, et aucune évaluation de son efficacité n’a encore été faite. Certaines données suggèrent que les personnes de classe aisée ont davantage profité des résidences sanitaires que le reste de la population, mais ce point n’a jusqu’à présent fait l’objet d’aucune enquête systématique.10

Figure 3 Garcia-Figure-3

Note : produit par l’auteur à partir des données de l’enquête CASEN 2017.

Un retour de l’insécurité alimentaire

Pour de nombreux ménages, le ralentissement économique provoqué par la pandémie, couplé aux mesures prises pour faciliter les licenciements ou les mises au chômage technique, se sont traduit par une sévère baisse de revenus. L’instauration à partir du 25 mars du confinement dynamique dans les communes aux revenus les plus élevés a réduit les perspectives d’emploi de nombreuses personnes habitant dans les quartiers les plus défavorisés. Le problème s’est aggravé à la mi-mai avec le passage à un confinement complet. Les personnes les plus pauvres ont ainsi connu de réelles difficultés pour se nourrir et pour se fournir en produits de première nécessité.

Figure 4 Garcia-Figure-4

Note : produit par l’auteur à partir des données de l’enquête CASEN 2017.

Pour calculer l’indice utilisé dans la figure 4, ont été considéré comme souffrant d’insécurité alimentaire tous les ménages qui remplissaient au moins l’un des 8 critères de l’enquête CASEN. Ces critères vont de l’inquiétude de ne pas pouvoir manger à sa faim jusqu’au fait de s’être passé de nourriture pendant une journée au moins. On observe là encore que ce sont les communes situées au nord-ouest et au sud qui ont le plus souffert de l’insécurité alimentaire. De nombreux quartiers ont vu réapparaitre la tradition des « marmites communes » (ollas comunes), où voisines et voisins se réunissent pour cuisiner ensemble, chacun·e contribuant des ingrédients selon ses possibilités. Cette pratique a joué un rôle important dans l’accès à l’alimentation sous la dictature de Augusto Pinochet dans les années 1970 et 1980, mais elle avait été abandonnée depuis. L’organisation Cucharra de Palo a effectué un recensement national de ces « marmites » pour en faciliter l’accès et le développement. En octobre 2020, il y avait ainsi 145 « marmites communes » en fonction dans la Région Métropolitaine.

Cependant, les initiatives privées de ce type n’ont pas suffi à pallier le dénuement extrême de larges segments de la population. Dans les quartiers populaires, de nombreuses manifestations contre l’insécurité alimentaire ont eu lieu. Certains groupes d’extrême-droite ont tenté de discréditer ces manifestations en pointant l’obésité de certain·es des manifestant·es sur les images des chaînes de télévision. Mais le fait de consommer une alimentation déséquilibrée est aussi une forme de malnutrition. On retrouve ainsi une même distribution géographique que celle de l’insécurité alimentaire lorsque l’on considère les chiffres de la malnutrition infantile, qui prennent en compte à la fois les enfants insuffisamment nourri·es et celleux qui sont en surpoids ou souffrent d’obésité (figure 5). L’absence d’alimentation équilibrée fragilise évidemment la santé des populations concernées, les rendant plus vulnérable à l’épidémie de Covid-19.

Figure 5 Garcia-Figure-5

Note : produit par l’auteur à partir des données de l’enquête CASEN 2017.

Des mesures gouvernementales en continuité avec les politiques d’avant la crise sanitaire

Le gouvernement a fini par prendre un certain nombre de mesures temporaires afin de secourir financièrement les personnes à faible revenu et la classe moyenne : instauration d’un revenu familial d’urgence, versement d’une prime unique de l’État en complément de l’assurance chômage, renégociation des dettes bancaires. De plus, les travailleur·euses indépendant·es ont pu, pour payer leurs frais fixes, bénéficier d’un prêt octroyé par le Trésor public et remboursable sur quatre ans. Un plan pour fournir un accès internet aux ménages les plus démunis a également été mis en place.

Mesures de soutien financières pour lutter contre les effets économiques de l’épidémie

Programme Bénéficiaires Conditions Montant Modalité
Revenu familial d’urgence Personnes à faible revenu récipiendaires d’aides sociales Revenu des membres du ménage nul ou inférieur au montant accordé de 280 à 320 € pour une famille de 4 personnes Versement mensuel, montant révisable au bout de six mois
Prime Covid Personnes à faible revenu privées de revenu Personnes faisant partie des 60% les plus économiquement vulnerables, bénéficiant d’une aide d’urgence avant la pandémie ou n’ayant aucun revenu 60 € Versement unique
Prêt sans intérêt pour les travailleur·euses indépendant·es Travailleur·euses indépendant·es Travailleur·euses indépendant·es ayant subi une baisse de leur revenu déclaré d’au moins 30% Prêt allant jusqu’à 750 € en fonction du revenu perdu, allocation allant jusqu’à 115 € Prêt renouvelable jusqu’’à trois fois et remboursable en quatre fois à partir de 2022
Prime clase moyenne Personnes dont le revnu déclaré se situe entre 450 € et 2200 € Perte de revenu déclaré d’au moins 30% Jusqu’à 570 € Versement unique

 

Source: Chile Atiende et Servicio de Impuestos Internos

Malgré leur nombre, ces mesures ont simplement visé à maintenir intacte la stratification sociale existante. De plus, elles reposent sur une notion de responsabilité individuelle plutôt que sur une logique de conquête de droits sociaux. Le mouvement social massif qui a précédé l’épidémie avait pourtant montré que la population dans son ensemble rejetait le statu quo social ainsi que l’idéologie néolibérale qui avait présidé à sa mise en place. Ces mesures de secours très spécifiques ont ainsi eu pour effet d’éloigner leurs bénéficiaires de l’exercice d’une véritable citoyenneté sociale, plus englobante que la simple citoyenneté politique. Par opposition, le Programa Bolsa Familia, un programme de secours financier d’urgence mis en place au Brésil par le gouvernement du Parti des Travailleurs, avait permis à ses bénéficiaires de se saisir davantage de l’exercice de leur citoyenneté sociale : le gouvernement brésilien avait fait des efforts importants pour expliquer aux bénéficiaires que ces aides étaient versées en reconnaissance de leur dignité essentielle et de leur condition de citoyen·nes.11 Dans le cas du Chili, il n’y a eu aucune campagne de communication. Bien plus, la mosaïque de mesures adoptées par le gouvernement est venue mettre en évidence la séparation entre les personnes à faible revenu et les membres de la classe moyenne, chacun des deux groupes étant visés par des paquets de mesures différentes. Enfin, il faut souligner que le gouvernement s’est férocement opposé, quoique sans succès, à deux mesures sociales proposées par le Congrès national (Assemblée et Sénat), à savoir la possibilité pour les personnes de puiser jusqu’à 10% de leur fond personnel de cotisation pour la retraite afin de pallier les pertes de revenu qu’iels avaient pu subir et l’interdiction de suspendre les services essentiels en cas « d’impayés.

 Des échos de la grande explosion sociale de 2019

Bien que les manifestations d’octobre 2019 au Chili aient été très massives, elles n’étaient pas guidées par une ligne politique très claire, pas plus qu’elles ne portaient de revendications très précises. A l’origine du mouvement de protestation, on trouve des manifestations organisées par des lycéen·nes contre une augmentation du prix des billets des transports publics. Il faut souligner que cette augmentation ne concernait pas le tarif des billets pour les scolaires, mais que les élèves manifestaient au nom des autres membres de leur famille. Les manifestations ont peu à peu gagné en importance jusqu’à ce que le 18 octobre, le gouvernement décide de fermer le métro pour mettre un terme aux fraudes massives pratiquées par les contestataires, ce qui a tout à coup obligé des centaines de milliers de personnes à faire une longue distance à pieds pour regagner leur domicile. De multiples manifestations ont alors éclaté. Le 25 octobre, un million et demi de personnes, soit presque un·e habitant·e sur cinq de la ville, se sont rassemblées sur la place Baquedano, au centre de Santiago, renommée “Place de la dignité” pour l’occasion. Les revendications des manifestant·es étaient multiples : rejet des inégalités produites par un système classiste, raciste, sexiste, homophobe, dénonciation des violences subies par les populations indigènes, remise en cause du système de santé et de retraites. Toutes ces revendications avaient en commun de pointer l’incapacité chronique des élites chiliennes, qui se reproduisent en circuit fermé, à mettre en place des solutions satisfaisantes pour subvenir aux besoins les plus basiques de la population.

Avec la diminution progressive du nombre de cas de Covid-19 à Santiago, le premier anniversaire de l’explosion sociale de 2019 a donné lieu à des manifestations massives contre le gouvernement et la classe politique en général. La police a réagi à ces manifestations avec la même violence extrême dont elle avait fait preuve une année auparavant : torture, violences sexuelles, tirs de grenades lacrymogènes au visage provoquant des lésions oculaires (près de 450 en 2019, INDH 2020), usage à profusion de gaz lacrymogène et de liquides irritants. Un adolescent a même été jeté par la police dans le fleuve Mapocho, qui traverse la ville.

Le 25 octobre, un an jour pour jour après le rassemblement sur la place Baquedano, s’est tenu un référendum sur l’opportunité de rédiger une nouvelle constitution pour remplacer le texte en vigueur rédigé par les collaborateurs de Pinochet, la première consultation de ce type au Chili depuis 210 ans. 78% des votant·es se sont prononcé·es en faveur d’une nouvelle constitution, et une proportion équivalente s’est exprimée en faveur de l’élection d’une Convention constituante, dont la composition respectera la parité de genre.

Si l’épidémie a un temps ralenti la contestation sociale, il semble ainsi que les réponses apportées par les dirigeant·es politiques à la crise sanitaire n’ont fait que renforcer la détermination de la population d’en finir avec le système actuel.