En 2013, Simone Biles a seize ans quand elle remporte le concours général aux championnats du monde de gymnastique artistique féminine d’Anvers. Elle a l’âge minimum requis pour participer à une compétition internationale de haut niveau : comme bien d’autres de ses concurrentes, elle est donc mineure, et fermement encadrée par des adultes – entraîneurs/euses, juges, membres des fédérations nationales et internationales.

Elle n’a pas perdu un concours général depuis et est aujourd’hui la gymnaste la plus décorée de l’histoire du sport, devenant un symbole vivant dans un pays où les exploits sportifs sont considérés comme des signes d’excellence nationale. Elle a presque vingt-et-un ans lorsqu’en 2018, elle déclare avoir été une des victimes du médecin de l’équipe nationale, pratiquant aussi à l’université de Michigan State, Larry Nassar.

Ce n’est ni sur les condamnations de Larry Nassar pour pédopornographie et agressions sexuelles, ni sur l’histoire spécifique de Simone Biles que je souhaite centrer mon attention dans ce qui suit, mais sur les dynamiques de silenciation des voix des enfants concerné.es. Cette silenciation – enfin retournée lorsque plus de cent victimes, pour la plupart alors adultes, prennent publiquement la parole lors du procès de Nassar en 2018 – est ancrée dans la culture sportive[1], et plus particulièrement dans ce sport extrêmement difficile et exigeant, où les corps et les esprits sont poussés à leurs limites et où les pratiquant.es s’engagent très jeunes.

Le règne des Károlyi : de Nadia Comăneci aux États-Unis

Pour comprendre cet aspect de la gymnastique artistique, il faut remonter à 1976 et à l’arrivée sur la scène internationale de Nadia Comăneci. Lorsque celle-ci remporte le premier 10 (note sans aucune pénalité) de l’histoire des Jeux olympiques, elle n’a que 14 ans. Avant elle, seule Věra Čáslavská a obtenu cette note, mais jamais lors d’une compétition olympique. Nadia Comăneci obtiendra cette note sept fois durant les Jeux. Une autre gymnaste, Nellie Kim (URSS), obtient aussi un 10, peu après le premier de Nadia, mais c’est l’histoire de Nadia Comăneci, qui remporte le concours général (compétition considérée comme la plus prestigieuse), qui sera retenue.

Lorsque Nadia Comăneci accomplit cet exploit, du haut de ses 14 ans, elle est petite, menue et porte un justaucorps blanc et une queue de cheval. Elle est, de plus, la première mineure à gagner le concours général olympique en gymnastique artistique féminine. Avant Nadia Comăneci, Maria Gorokhovskaya, Věra Čáslavská, Larissa Latynina et Lyudmila Turishcheva ont entre 20 et 32 ans lorsqu’elles remportent l’or. Et avant celles-ci, les femmes ne concourent que par équipe.

Avec Nadia Comăneci viendra un changement de paradigme, qui marquera la gymnastique artistique féminine jusqu’à aujourd’hui. Nadia Comăneci s’entraîne à Onesti, en Roumanie, où elle est née. En 1976, son pays est dirigé par Nicolae Ceaușescu, dictateur communiste et militariste. Nadia est entraînée par Márta et Béla Károlyi, dans un environnement strict, disciplinaire et ne laissant pas de place à l’autonomie. Béla Károlyi le dit lui-même : il veut des jeunes filles qu’il peut contrôler et modeler[2].

Nadia est une prodige. Ce qu’elle fait à son époque, tout comme d’autres gymnastes de sa génération (Olga Korbut ou Nellie Kim), est révolutionnaire. Mais c’est une révolution à deux faces :

– plus de difficulté, plus d’innovation, plus d’acrobaties. Ce qu’on peut trouver positif ou non, mais qui a mené à ce qu’est la gymnastique artistique aujourd’hui ;

– des gymnastes plus jeunes, plus contrôlées, plus dociles face aux entraîneurs/euses et aux fédérations.

La victoire de Nadia Comăneci change le visage de la gymnastique artistique féminine : il n’est plus celui d’une femme adulte mais celui d’une enfant. Depuis Nadia Comăneci, une seule gymnaste de plus de 20 ans a remporté le concours général olympique : Simona Amânar en 2000, qui était en fait arrivée deuxième face à sa coéquipière disqualifiée de 17 ans, Andreea Răducan. Depuis près de 50 ans, ce sport a été largement dominé par des jeunes femmes entre 16 et 20 ans.

Bien sûr, certaines gymnastes comme Oksana Chusovitina ont une longévité exceptionnelle (elle a 46 ans lorsqu’elle participe aux Jeux de Tokyo en 2021), d’autres gymnastes comme Becky Downie ou Elie Seitz ont respectivement 31 et 30 ans et performent à un très haut niveau. La norme change progressivement et l’âge des gymnastes remonte depuis environ quinze ans.

Toutefois, l’impact de Nadia Comăneci, de cette image vendue partout comme angélique et pure, est encore bien réel. Cette image, c’est malheureusement celle d’enfants souvent silencié.es, souvent exploité.es pour leurs prouesses, et trop souvent délaissé.es lorsqu’ils et elles grandissent, prennent du poids, atteignent leur puberté.

Lorsque Lola Lafon écrit La petite communiste qui ne souriait jamais (2014), une fiction centrée sur l’histoire de Nadia Comăneci, elle dit avoir été inspirée par la phrase suivante, parue en titre d’un quotidien français lors des Jeux de 1980 : « La petite fille s’est muée en femme. Verdict : la magie est tombée. »[3] Cette magie, c’est celle de l’innocence fantasmée, du talent sans soupçon de politisation ou de protestation. Le monde de la gymnastique artistique a encore beaucoup de travail à faire pour cesser de capitaliser sur l’héritage problématique de l’enfant prodige, pour lequel Nadia Comăneci elle-même, bien sûr, n’est pour rien.

Les méthodes des Károlyi ainsi que la chute de l’âge des gymnastes sont progressivement exportées à l’Ouest. Les Károlyi eux-mêmes rejoignent les États-Unis en 1981, s’y installant définitivement. Quelques années seulement après leur arrivée, en 1984, Béla Károlyi retrouve le devant de la scène comme entraîneur de Mary-Lou Retton, qui à 16 ans, est la première États-unienne à remporter la médaille d’or au concours général olympique. Béla Károlyi sera l’entraîneur d’un très grand nombre des stars états-uniennes de ce sport, jusqu’aux années 2000 : parmi elles, Julianne McNamara, Betty Okino, Kim Zmeskal, Kristie Phillips, Dominique Moceanu, Phoebe Mills et Kerri Strug.

Cette dernière, Kerri Strug, est connue pour un moment particulier de sa carrière. Pendant les Jeux olympiques de 1996, à 18 ans, elle chute lors de son premier saut, alors que les États-uniennes comptent sur elle, la dernière à passer dans la compétition par équipe, pour remporter la médaille d’or[4]. À cette époque, les gymnastes performaient deux sauts, et seul le score le plus élevé était retenu. Après sa chute lors de son premier saut, Kerri manifeste des signes de douleur à la jambe droite. Elle boîte. Sous les cris de Béla Károlyi, lui intimant qu’elle “peut le faire” (“You can do it!”), Kerri se lance pour son deuxième saut. Elle l’atterrit presque parfaitement mais sa jambe droite quitte immédiatement le sol, et après son salut, elle s’effondre. C’est en rampant qu’elle quittera le tapis de réception, devant ensuite être portée par son entraîneur, qui lui ordonne de “saluer le public” (“Wave for the people”).

Ce moment a souvent été dépeint comme héroïque. Kerri Strug se serait sacrifiée sciemment pour l’honneur de son pays. Effectivement, il faut beaucoup de courage et d’abnégation pour produire une performance sachant qu’elle se terminera presque certainement par une blessure. Mais ce “choix” peut et doit être mis en question, particulièrement lorsque l’entraîneur concerné a fait de l’exploitation de jeunes talents sa recette du succès. Dans ce moment, Kerri ne pouvait pas en faire un autre.

Quelques années plus tard, en 2001, Márta Károlyi devient la coordinatrice de l’équipe nationale états-unienne (US National Team Coordinator). Márta et Béla Károlyi ne sont plus officiellement entraîneurs/euses, ce dernier étant même retraité, mais ils gèrent tous deux un ranch au Texas, où l’équipe nationale états-unienne est accueillie à peu près une fois par mois pendant près de vingt ans. Ce ranch est équipé d’un grand gymnase, d’une cantine, de cabanes en bois qui hébergent les gymnastes et de plusieurs enclos contenant la collection d’animaux exotiques de Béla. Les parents ne sont pas autorisé.es à s’y rendre, alors que de nombreuses gymnastes sont mineures (sachant que les juniors, moins de quinze ans, vont aussi au ranch), le réseau est très mauvais, il n’y a pas de connexion internet…[5] Le ranch est un lieu d’isolement et de rupture avec le monde extérieur. Tout ce qui compte, c’est la performance des gymnastes. C’est là, dans cet environnement mené d’une main de fer par Márta Károlyi, que Larry Nassar a pu (bien que ses agressions aient commencé avant cela, avec des témoignages remontant à 1992), pendant deux décennies, abuser de jeunes gymnastes avec une grande facilité. Un prédateur ne peut pas prospérer aussi longtemps dans un environnement qui protège véritablement ses membres. C’est dans un contexte de silence, de soumission et de privation que les gymnastes ont été victimes de cet homme.

Larry Nassar : le système autour d’un homme

Dans son livre paru en 2017[6], Aly Raisman, triple championne olympique, parle de son expérience avec Larry Nassar. Elle écrit, plus de 20 ans après que Nassar a pris son poste comme médecin de l’équipe nationale états-unienne : « Ça semblait impossible qu’il l’ait fait à tant d’entre nous si ce n’était pas acceptable »[7]. La réaction d’Aly Raisman, et de nombreuses gymnastes qui ont témoigné après cela, est celle de l’étonnement, de la difficile acceptation de ce qui s’est passé. En 2017, Larry Nassar est condamné à 60 ans de prison pour possession de pédopornographie. En 2018, il est condamné à deux reprises à au moins 40 ans de prison pour agressions sexuelles. 156 gymnastes se sont exprimées lors de son procès. Près de 500 ont dit avoir subi ses agressions[8].

Pendant tant d’années, jusqu’en 2015, aucun.e adulte, aucun.e membre du personnel de l’université de Michigan State ni de l’équipe nationale états-unienne n’a parlé, alors que des gymnastes s’étaient déjà exprimées par le passé, toutes silenciées.

Larry Nassar est coupable, mais il n’est pas seul coupable. Dans un article de 2019, l’ancienne gymnaste Tasha Schwickert explique : « [Il était] celui qui écoutait. Celui qui se souciait de nous. Au milieu de toute la violence des entraînements, il était notre ami de confiance »[9]. Dans le documentaire paru sur Netflix en 2020, Athlete A, l’ancienne gymnaste Jamie Dantzscher est montrée prenant la parole pendant le procès. Elle dit : « Larry, tu as vu tous les abus physiques, mentaux et émotionnels que nos entraîneurs/euses et le personnel de USA gym nous faisaient subir, tu me faisais croire que tu étais de mon côté en les appelant des monstres, mais au lieu de protéger des enfants, et de signaler les maltraitances dont tu étais témoin, tu as utilisé ta position de pouvoir pour manipuler et abuser aussi. Tu savais que je n’avais aucun recours »[10].

L’absence de “recours” dont parle Dantzscher, la “violence des entraînements” dont parle Schwickert, font de Nassar une figure à la fois ambiguë et typique d’abuseur : il est simultanément celui qui trahit la confiance de ces enfants, et une des seules sources de bienveillance et d’écoute apparentes dans un milieu compétitif dépeint par les victimes comme en lui-même extrêmement abusif[11]. Cette trahison n’est possible que dans un contexte où la confiance peut effectivement s’installer, et elle est d’autant plus facile à obtenir que les athlètes se sentent isolées et délaissées par les autres adultes de leur environnement. Le fait que les gymnastes n’aient personne vers qui se tourner en cas de doute, d’hésitation ou de malaise face à un traitement renforce le pouvoir que Nassar détient sur elles. C’est dans ces circonstances que l’olympienne McKayla Maroney explique s’être retrouvée seule dans une chambre d’hôtel avec Nassar, pensant que sa vie s’achèverait là[12].

Malheureusement, cette histoire, bien que d’une ampleur inhabituelle, n’est pas isolée. Le contexte abusif dans lequel Nassar a pu s’installer fait partie intégrante de la culture de la gymnastique artistique et traduit une logique d’emprise, suivant laquelle l’athlète n’existe que comme « producteur[/trice] de performance »[13]. Et en effet, c’est dès le plus jeune âge, encore dans de nombreux pays, que les jeunes filles sont tenues à part de leurs pairs, s’entraînant jusqu’à 35 heures par semaine, dans le but de produire des gymnastes qui pourront remporter le plus de médailles, le plus de gloire, le plus de retours sur investissement.

Ce sport s’est construit en brisant des corps et des esprits d’enfants et c’est ainsi qu’il a créé un contexte propice à de nombreux abus : verbaux, physiques et sexuels.

Bien sûr, le fait d’être centré en partie sur la jeunesse des gymnastes n’est pas le seul facteur : des gymnastes des générations précédentes, ont aussi subi des violences, notamment verbales, engendrant de nombreux comportements dangereux et menant parfois à de lourds problèmes de santé mentale.

La gymnaste états-unienne Cathy Rigby, qui devient en 1970 la toute première de son pays à remporter une médaille aux championnats du monde (l’argent à la poutre), sera très ouverte dans les années 1980 et 1990[14] sur le fait qu’elle a souffert, du fait des pratiques de ses entraîneurs/euses, de boulimie et d’anorexie[15]. Elle est hospitalisée deux fois, dont une où sa vie est en danger. Il n’a pas fallu attendre les Károlyi pour que des femmes et des jeunes filles pratiquant ce sport soient confrontées aux effets néfastes de sa culture : l’emphase sur la beauté et les lignes longues et fines, les comportements restrictifs et punitifs précèdent le changement de paradigme qui vient avec Nadia Comăneci ; et bien que les gymnastes les plus dominantes soient plutôt des adultes, c’est déjà un sport qui se commence très jeune, avec un encadrement strict et des pratiques très courantes de contrôle du corps, et plus particulièrement du poids.

Toutefois, il est très clair que la baisse de l’âge moyen des gymnastes de très haut niveau à partir des années 1970 facilite et renforce les pratiques d’isolement, de soumission et in fine d’exploitation et d’abus. Les enfants sont pensé.es comme silencieuses/eux, et c’est ce silence qui est prisé.

Briser le silence : contre la domination adulte

Il faudra attendre le procès de Nassar pour qu’une voix collective s’élève fermement contre les violences permises et perpétuées par les fédérations, les entraîneurs/euses et les institutions en lien avec la gymnastique artistique féminine. En 2018, Aly Raisman et d’autres victimes de Nassar poursuivent USA Gymnastics et le Comité olympique états-unien (USOC) en justice, affirmant ainsi à la communauté que la responsabilité des agressions de Nassar et de la gestion de cette affaire est portée par l’ensemble de l’institution, et non par un individu[16]. C’est donc une collectivité de gymnastes qui s’élève pour la première fois contre deux organismes puissants. Lorsque Kyle Stephens, la fille d’ancien.nes ami.es de Larry Nassar, prend la parole lors de son procès, elle déclare : « Tu t’en es peut-être rendu compte à présent, mais les petites filles ne restent pas petites à jamais. Elles deviennent des femmes fortes qui reviennent pour détruire ton monde »[17].

Depuis lors, les langues se délient progressivement :

– En 2020, Maggie Haney, entraîneuse états-unienne, a été suspendue après des accusations de violences verbales et physiques[18] ;

– John Geddert, entraîneur états-unien, est accusé par d’anciennes gymnastes de violences verbales, physiques et sexuelles, suite à quoi il met fin à ses jours[19] ;

– En 2021, des gymnastes australiennes prennent la parole sur la culture de maltraitance dans leur sport[20] ;

– En 2022, des gymnastes britanniques révèlent des faits similaires[21] ;

– En 2023, une enquête pour maltraitance est ouverte en France par la ministre des Sports après les témoignages de six gymnastes[22] ;

– En 2024, dans le cadre de cette enquête, un entraîneur de l’équipe de France de gymnastique artistique, Nellu Pop, est suspendu à titre conservatoire par le ministère des Sports : une cellule psychologique est subséquemment ouverte à l’INSEP[23] ;

– Le gouvernement américain est condamné à payer près de 139 millions de dollars aux victimes de Larry Nassar[24] ;

– etc.

La liste des abuseurs/euses est longue, mais la liste des personnes qui osent en parler, qui font entendre leur histoire, s’allonge aussi. L’espoir est, à terme, que ces pratiques sortent de l’ombre et soient exposées pour ce qu’elles sont : des agressions verbales et physiques, de la maltraitance, du harcèlement, de l’abus de pouvoir, du chantage affectif… de la violence perpétrée par des adultes, en pleine situation de domination[25].

Cette résistance des gymnastes est récente, hors quelques cas isolés par le passé. Lorsque Dominique Moceanu, championne olympique, révèle dans un livre de 2012[26] les pratiques abusives des Károlyi, elle est reçue par du silence, du rejet et des dénégations, bien qu’elle admette que des gymnastes l’ont soutenu en privé. Ce n’est que récemment que Moceanu a été reconnue pour son courage, affrontant seule les géants qui l’ont entraînée au plus haut niveau. Contrairement à celles et ceux qui l’entouraient dans les années 2000, Moceanu a été une des premières à soutenir et à croire les gymnastes victimes de Larry Nassar[27].

Comme l’écrit Philippe Liotard : « La prise de parole, la réception bienveillante de cette parole, la vigilance collective ne sont pas des réalités spontanées. Elles se construisent. »[28] Aujourd’hui, un premier pas a été franchi dans cette construction, vers une mise en question du rapport de force entre les adultes qui encadrent constamment les gymnastes (entraîneurs/euses, fédérations, juges, etc.) et les gymnastes elleux-mêmes.

Si les enfants ont une voix, et si cette voix est reconnue comme valide, les conditions de possibilité des violences sont elles-mêmes mises à mal. La question est alors simple : encore aujourd’hui, cette voix leur est-elle permise ?

 

Notes

[1] Voir Philippe Liotard, « Le sens du silence. Violences indicibles, sport et vulnérabilité », Soins, vol. 66, n°858, sept 2021, p. 35-38

[2]Pola Rapaport (2016), Nadia Comăneci, la gymnaste et le dictateur, ARTE France, Roche Productions, SRTV

[3]Lola Lafon (2014), La petite communiste qui ne souriait jamais, Actes Sud.

[4]Il s’avère que son score n’était finalement pas nécessaire, et qu’elle aurait pu s’arrêter après son premier saut

[5]Voir  Richard C. Crepeau  (2018), “Dysfunction at USA Gymnastics”, On Sport and Society, 836

[6]Aly Raisman (2017), Fierce : how competing for myself changed everything, Little, Brown and Company : New York

[7]Traduction de l’autrice

[8]« Larry Nassar: Disgraced US Olympics doctor jailed for 175 years », BBC, lien url : https://www.bbc.com/news/world-us-canada-42811304, consulté le 21/07/2023

[9]Abigail Pesta (2019), « ‘He became our best friend’: how we survived Larry Nassar’s systematic abuse », The Guardian, lien url : https://www.theguardian.com/sport/2019/sep/19/he-became-our-best-friend-how-we-survived-larry-nassars-systematic-abuse, consulté le 21/07/2023, trad. de l’autrice

[10] Bonni Cohen, Jon Shenk (2020), Athlete A, Netflix Original, trad. de l’autrice

[11] Pour une analyse systémique de la maltraitance sportive, voir Kavanagh, E. J., 2014. The Dark side of sport: athlete narratives on maltreatment in high performance environments. Doctoral Thesis, Bournemouth University

[12]« McKayla Maroney’s gut-wrenching statement to Congress about FBI’s handling of Nassar abuse », ABC News (2021), lien url : https://abcnews.go.com/US/mckayla-maroneys-gut-wrenching-statement-congress-fbis-handling/story?id=80037780, consulté le 21/07/2023

[13] Philippe Liotard, « L’entraîneur, l’emprise », Sport et virilisme, Quasimodo & fils, 1999

[14]Bernice McShane (1991), « Cathy Rigby to Recount Experiences », The Oklahoman, lien url : https://eu.oklahoman.com/story/news/1991/09/03/cathy-rigby-to-recount-experiences/62518029007/, consulté le 21/0/2023

[15] Voir l’étude menée en collaboration avec British gymnastics sur les troubles alimentaires et la gymnastique artistique (masculine et féminine) en 2014 par Jacinta Tan, Andrew Bloodworth, Mike McNamee et Jeanette Hewitt : “Investigating Eating Disorders in Elite Gymnasts: Conceptual, Ethical and Methodological Issues.” European Journal of Sport Science 14, no. 1 (2014): 60–68

[16]« USA Gymnastics and USOPC reach $380m settlement with Nassar abuse survivors », The Guardian (2021), lien url : https://www.theguardian.com/sport/2021/dec/13/usa-gymnastics-usopc-larry-nassar-lawsuit-settlement, consulté le 21/07/2023

[17]« ‘Little girls don’t stay little forever’: Sexual assault victims confront Larry Nassar », Euronews (2018), lien url : https://www.euronews.com/2018/01/17/-little-girls-don-t-stay-little-forever-sexual-assault-victims-confront-larry-nassar, consulté le 21/07/2023

[18]« Gymnastique. Huit ans de suspension pour l’entraîneuse américaine Maggie Haney », Ouest-France (2020), lien url : https://www.ouest-france.fr/sport/gymnastique-artistique/gymnastique-huit-ans-de-suspension-pour-l-entraineuse-americaine-maggie-haney-6821851, consulté le 21/07/2023

[19]« L’ex-entraîneur américain de gym John Geddert s’est suicidé après son inculpation », Huffpost (2021), lien url : https://www.huffingtonpost.fr/international/article/l-ex-entraineur-americain-de-gym-john-geddert-s-est-suicide-apres-son-inculpation_177180.html, consulté le 21/07/2023

[20]« Australian gymnastics inquiry uncovers ‘culture of abuse’ », BBC (2021), lien url : https://www.bbc.com/news/world-australia-56969065, consulté le 21/07/2023

[21]Amy Woodyatt, Amanda Davies (2022), « ‘I had PTSD’: Culture of abuse in British gymnastics leaves lasting legacy on its victims », CNN, lien url : https://edition.cnn.com/2022/06/21/sport/british-gymnastics-abuse-intl-spt-cmd/index.html, consulté le 21/07/2023

[22]Franceinfo:sport (2023), « Gymnastique : la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra annonce l’ouverture d’une enquête après des témoignages de maltraitance », Franceinfo, lien url :  https://www.francetvinfo.fr/sports/gymnastique/gymnastique-la-ministre-des-sports-amelie-oudea-castera-annonce-l-ouverture-d-une-enquete-apres-des-temoignages-de-maltraitances_5824487.html, consulté le 21/07/2023

[23] Franceinfo:sport (2024),  « L’un des entraîneurs de l’équipe de France féminine de gymnastique artistique, Nellu Pop, suspendu à titre conservatoire par le ministère des Sports », Franceinfo, lien url : https://www.francetvinfo.fr/sports/gymnastique/info-franceinfo-l-un-des-entraineurs-de-l-equipe-de-france-feminine-de-gymnastique-artistique-nellu-pop-suspendu-a-titre-conservatoire-par-le-ministere-des-sports_6407488.html, consulté le 30/04/2024

[24] Susan H. Greenberg (2024), “Justice Department Settles With Larry Nassar Victims for $139M”, HiderInsideEd, lien url : https://www.insidehighered.com/news/quick-takes/2024/04/24/justice-department-settles-larry-nassar-victims-139m

[25] En France, en 2020, l’ouvrage de Sarah Abitbol, patineuse artistique de haut niveau, Un Si long silence, s’inscrit dans cette logique de mise à plat des violences subies par des mineur.es dans le contexte sportif

[26]Dominique Moceanu (2012), Off Balance:A Memoir, Touchstone : New York

[27] “How Olympian Dominique Moceanu defied gymnastics’ culture of silence and helped Larry Nassar survivors”, ESPN, lien url : https://www.espn.com/olympics/story/_/id/29418944/how-olympian-dominique-moceanu-defied-gymnastics-culture-silence-helped-larry-nassar-survivors, consulté le 21/07/2023

[28] Philippe Liotard, Le sens du silence. Violences indicibles, sport et vulnérabilité, Soins, vol. 66, n°858, sept 2021, p. 35-38