Dans le camp chaviste, les verrous de l’auto-censure, qui maintenaient la critique dans un cadre très limité, ont sauté. Sur le site bolivarien le plus connu et le plus fréquenté, aporrea.org, nombre de militants expriment désormais sans réserve ce qu’ils ont sur le cœur.
•Il indique une défaite politique pour Chávez.
•Résistance du peuple au changement.
•L’État et le Président n’ont pas analysé avec suffisamment d’attention les lois de la cybernétique et de la théorie des systèmes. D’autant plus qu’il s’agit d’un système ouvert. Pour imposer un nouveau système, en l’occurrence la nouvelle Constitution, il faut d’abord affaiblir les résistances naturelles qu’engendre tout changement. Cela n’a pas été fait : erreur tactique.
•Il indique que la conscience politique des Vénézuéliens se renforce chaque jour.
•Il indique que la population chaviste n’était pas convaincue par le projet de Réforme constitutionnelle.
•Il indique que les Vénézuéliens n’aiment pas qu’on leur impose les choses.
•Il indique qu’il y a un malaise face à la tentative de nous imposer des idéologies qui ne sont pas acceptées par le peuple.
•Il indique que la voie à suivre est celle de la démocratie et du pluralisme de la pensée.
•Il indique que les Vénézuéliens veulent qu’on respecte leur opinion.
•Il indique que Chávez a du mal à écouter les autres, qu’il faut qu’il subisse une défaite pour commencer à être raisonnable.
•Il indique que le pouvoir appartient au peuple.
•Il indique que les Présidents sont les représentants du peuple. C’est le peuple qui définit l’idéologie.
•La Réforme doit venir du peuple même, de son essence, du débat en son sein, de ses luttes, du peuple tout entier. La seule chose qui a été débattue, c’est un Manuel : le Manuel de la Réforme.
•Il indique que Chávez n’est pas invincible.
•Il indique que les Vénézuéliens son fatigués d’être divisés en révolutionnaires et « escuálidos » (contre-révolutionnaires). Il n’y a qu’un seul peuple.
•Il indique qu’on n’a pas pris le temps de bien expliquer la Réforme, qu’elle a été imposée de manière brutale, en fonction des critères et du calendrier de l’Assemblée nationale, qui a été utilisée pour créer le projet.
•Il indique que le peuple n’a pas assimilé la conception et l’idéologie socialistes qu’on veut lui imposer.
•Il indique que le Venezuela veut que sa politique soit indépendante de la tutelle cubaine. Il accepte les collaborations réciproques entre les pays, mais il veut qu’on respecte ses propres conceptions.
•Il indique que l’on doit analyser le fonctionnement de la structure du PSUV.
•Il indique que la structure d’un parti politique unique ne suffit pas à garantir la victoire.
•Il indique que l’État a un problème de communication, les messages ne parviennent pas au citoyen de base, les personnes chargées de transmettre ces messages ne sont pas suffisamment convaincues, ou pas suffisamment formées.
•Il indique que la révolution n’a pas touché la culture. Il n’y a pas de changement culturel. Elle en est restée à la périphérie, au niveau des slogans, des cris, des marches, etc. La révolution doit d’abord arriver jusqu’à ses cadres intermédiaires, ceux qui sont chargés de répandre la semence.
•Il indique que la corruption n’a pas été sanctionnée. Pas un seul fonctionnaire corrompu n’a été incarcéré.
•Il indique qu’au sein du gouvernement de Chávez, il y beaucoup de profiteurs, civils et militaires, dont le comportement et immoral. Cette élite de nouveaux riches socialistes qui se pavane en Hummer délégitime l’idée révolutionnaire. Et l’État ne fait rien.
•Il indique que l’État a tort de transformer les boursiers, les étudiants et les enseignants des Missions éducatives bolivariennes en une vaste masse de mendiants, de citoyens de deuxième ou troisième catégorie, victimes de mille désagréments bureaucratiques : queues interminables, mauvais traitements, arbitraire, abus, Alors qu’il pourrait leur rendre la vie plus facile.
•Il indique également un degré trop élevé d’incompétence et d’ineptie dans tous les secteurs de la vie nationale. Trop de fonctionnaires sont complètement inefficaces. Le Président s’en est souvent plaint. Personne ne prend de décisions. Trop de goulots d’étranglement bureaucratiques.
Traduction Marc Saint-Upéry